Addictions comportementales en entreprise : quels risques et comment y faire face ?

Publié en janvier 2017 - INRS

On retrouve sous l'appellation conduites addictives la consommation de produits psychoactifs (alcool, tabac, drogues...) et des comportements pouvant entraîner une forme de dépendance, dits addictions comportementales. En milieu professionnel, ces dernières concernent notamment des salariés dont la propension à se réfugier dans le travail est telle qu'elle peut présenter un danger pour leur santé (workaholisme) et d'autres qui développent une forme de technodépendance, dont l'une des manifestations est l'utilisation abusive des téléphones portables. Le workaholisme, qui est parfois favorisé par certains contextes organisationnels comportant la définition d'objectifs trop ambitieux et difficilement atteignables, peut être à l'origine de stress, d'épuisement professionnel et de maladies cardiovasculaires. Il est souvent source de problèmes relationnels. La technodépendance, née de l'augmentation de l'usage des nouvelles technologies d'information et de communication, serait, selon différentes études, génératrice de troubles musculosquelettiques et de perturbations du sommeil. Dans certains cas, elle peut être à l'origine d'accidents, par exemple lors de l'utilisation du téléphone portable en voiture ou dans un environnement non sécurisé. Ces addictions comportementales tendent également à faire disparaître la frontière entre vie professionnelle et vie privée.

La démarche de prévention de toutes les formes d'addictions repose sur l'implication de l'ensemble des acteurs de l'entreprise. Dans le cas du workaholisme, elle nécessite de s'interroger sur la limitation des situations d'exposition à forte contrainte (plannings exigeants, travail dans l'urgence, situations de pression...), de prévenir les risques psychosociaux et de rétablir une frontière entre vie professionnelle et vie privée. Concernant la prévention de la technodépendance, des règles d'utilisation de la messagerie et du téléphone portable doivent être définies (droit à la déconnexion, mise en place de protocoles de gestion des communications...). Elles s'appliquent à l'ensemble du personnel et pas seulement à ceux qui sont équipés d'un outil de communication mobile professionnel.

Enfin, rappelons que les services de santé au travail peuvent conseiller l'employeur sur la prévention et la prise en charge des salariés sujets aux addictions comportementales.


En savoir plus

Le dossier de l'INRS sur les addictions

Les articles sur les addictions parus dans la revue Références en santé au travail